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Ecrits
Les Rues De Ma Jeunesse
Toulon, mes années cinquante
Ensemble avec les copains...

Une "longue page" que vous aurez à coeur de lire si vous le voulez bien !

Les chapitres (de gauche à droite et de haut en bas)

Le vélo Les patins à roulettes Planche à ? roulettes Les osselets
Toulon, port de guerre A la pêche L'ancêtre du portable au Petit Rang A la plage au Mourillon
Les pièces de cinq centimes à la cathédrale Le chichi (chez Toine) Reflexion La rivière des amoureux
Battler Britton, X13 et les autres

Le Vélo

Ma mère possédait un vélo, de femme bien entendu. Souvent je la "tannais" pour qu’elle me le prête. A chaque fois c’était un combat et, à force d’insister, elle finissait parfois par céder. Ce vélo avait, sur la roue arrière, des "garde boue" en cordes tendues. "Comme en Italie". J’avais remarqué que mes tantes en possédaient à l'identique. Lorsque j’allais rejoindre "la patrie de mes parents", pour les vacances, là également je "tannais" mes tantes pour que je puisse en disposer d’un.
En ville, nous traînions le vélo à bout de bras pour éviter de nous faire renverser par les voitures. Nous l’avions promis. Avec les camarades j'allais "aux Pins". A l’époque, "les Pins" était une vaste esplanade située près de la caserne derrière la gare SNCF. Il y avait de l’espace et cela nous permettait de respirer un peu d’air pur. Actuellement, le Conseil Général trône à côté. C'est la place des Lices près du cimetière central de Toulon. Le cimetière est toujours là. La caserne n’existe plus. Le zénith l'a remplacé.
Il était rare que tous les copains possédassent un vélo "personnel". C’était à chacun de faire son tour avec ceux dont nous disposions et l'on s’exécutait "bonant malant".
Lorsque le vélo m'était "confisqué", je prenais ma trottinette. Elle était de couleur bleu ciel, et je "pédalais" à qui mieux mieux à travers les rues de la vieille ville, rendez vous pris avec les copains… "aux Pins" bien sûr. C'était une trottinette "simple", et quand je dis "pédalais", cela voulait plutôt dire "pousser avec les pieds". Les gosses de riches avaient, eux, une trottinette à pédale incorporée.

Les Pins sont toujours présents, un peu plus vieux. Ce sont des pins que l’on retrouve essentiellement en région Méditerranéenne. Des Pins d’Alep originaires de Turquie et comme le nom l'indique, de la ville d’Alep.

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Les patins à roulettes

D’autres jeudis, notre jour de repos scolaire, nous faisions du patin à roulettes. Je dois posséder encore ma paire de patins. En fouillant un peu, je devrais pouvoir les retrouver dans le garage ou la buanderie.
Il fallait trouver une place, un endroit bien dégagé et goudronné sans trop de trous qui permettait une glissade optimale. Généralement nous nous dirigions vers la place de la Liberté très connue des Toulonnais.
Sur cette place se réunirent les troupes qui libérèrent la ville en août 1944 avant même que Marseille ne fut libérée à son tour. Un musée situé sur le Mont Faron raconte la libération de Toulon et le débarquement du quinze août. C’est sur cette place également que le dimanche nous allions promener avec mes parents. Nous y rencontrions souvent des amis, des émigrés comme nous. Il y avait "Ceri" et ses enfants. Je dois avoir encore des photos noir et blanc qui emplissent la boîte en carton qui nous sert de rangement.

Nous jouions.

La place de la Liberté après la seconde guerre mondiale

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Planche à ? roulettes...

Qui en avait eu l'idée ? Une planche rectangulaire sur laquelle nous nous asseyions, terminée par un tasseau de bois perpendiculaire orientable qui servait de "volant" en y posant les pieds, sous laquelle était fixées quatre roulettes empruntées à une paire de patin obsolète. Cette planche, rez terre, ancêtre du kart sans moteur, nous servait à effectuer de belles descentes dans les rues en pente, de préférence.
Parfois des gueulantes ponctuaient un arrêt brutal dû à une plaque d'égout ou autre, gueulantes dirigées bien évidemment envers le copain qui nous suivait pédibus en "attendant son tour" et omettait de nous relancer rapidement. Les relances s'accompagnaient de violentes poussées dans le dos qui nous faisaient plutôt chavirer qu'autre chose.

Nous jouions.
Oui, nous jouions à toutes sortes de jeux. Quand on est gamin, les soucis de la vie ne nous ont pas encore atteints.

La rue (en descente) F de Préssencé (de la place des Orfèvres vers la poissonnerie). C'est là que l'on "kartait" (à l'époque, pas de pavés, seulement du goudron, des trottoirs et des plaques d'égout qui nous bloquaient...)
Sur la droite, la même rue début 20ème siècle ! Difficile alors de la descendre sans accidents !

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Les osselets

Oui, nous jouions. Aux osselets. Il y en avait cinq en tout. Un rouge et quatre blancs. Et l’on jonglait avec. Dans la cour de l’école, dans le couloir de notre immeuble, par terre dans la rue lorsqu’il ne pleuvait pas.
Quand il pleuvait, il arrivait que nous nous réunissions chez l’un ou l’autre pour entamer des parties mémorables de Monopoly. J’adorais ce jeu. Sans doute parce qu’il fallait adopter une tactique particulière pour éviter de perdre trop d’argent. L’envie de posséder était la plus forte et lorsque nous étions sur la pente raide, que nous perdions, nous étions attristés et le mal au cœur nous prenait.

Il y avait aussi le jeu du porte monnaie. Que feriez vous si vous trouviez un porte monnaie en pleine rue ? Généralement, la plupart des gens se baissent, le ramasse ne serait-ce pour voir s’il contient quelques billets.
L’astuce était de relier ce porte monnaie à un fil à pêche puis de se cacher dans l’encoignure d’une porte. L’attente n’était pas longue. D’un coup sec, comme le pêcheur ramenant un gros poisson, il était ramené. En plan comme "deux ronds de flan", la personne qui s’était fait piéger commençait par vitupérer mais n’avait guère le temps de s’en prendre à nous qui déguerpissions à la vitesse d’un spoutnik.
Et le jeu se répétait tout au long de la matinée jusqu’à ce que l’heure du repas nous rattrape.

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Toulon, port de guerre.

L’histoire... Le sabordage de la flotte pendant la seconde guerre mondiale. Je ne me souviens pas avoir vu des carcasses de bateaux à demi noyées...
Pourtant nous allions souvent, en été, au petit rang. Le petit rang endroit du port où nous pouvions pêcher.

Le modernisme me permet de "fouiller" sur internet, et de découvrir un historique de la ville, parmi tant d'autres. Vous le découvrirez tel que récupéré sur un site dans le menu "quelques écrits sur ma jeunesse" ou en cliquant sur le lien ci après.  La page  s'intitule : Toulon port de guerre.

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A la pêche

Un reflet illuminait mes volets. J’avais compris. Je ne risquais pas de regarder ma montre, la première que j’ai possédée je l’ai eue à onze ans.
Un coup d’œil au réveil de la cuisine, m’indiquait 8h30. C’était Jeudi et je n’avais pas classe. Dans les années cinquante soixante, le jour d’interruption scolaire était le jeudi.
J’ouvris les persiennes et Patrick Caron était en face de moi à sa fenêtre. Il me fît un geste, incompréhensif pour la plupart des gens, mais que je compris fort bien. Nous allions à la pêche. Au préalable il fallait que je monte au grenier préparer le matériel. Ma mère m’héla et m’intima l’ordre de prendre le petit déjeuner, ce que je fis avec une célérité incomparable. Ce n’était pas le moment de "perdre du temps".
Horreur ! Le filet de mon "salabre" était quelque peu décousu et il fallait le réparer. Inutile d’essayer de pêcher sinon. Avec de la ficelle je remis en ordre l’épuisette.
Dégringolant quatre à quatre les escaliers, je me retrouvais dans la rue. Un coup de sifflet et Patrick me rejoignit instantanément.

Nous dévalâmes le cours Lafayette et traversâmes l’avenue de la République pour atteindre les quais.

Le carré du port début du XXème

Une odeur d’iode nous emplît les narines, nous aimions bien cette odeur.
Nous commençâmes à scruter le fond marin au bord du quai tout en marchant vers le lieu de notre objectif, les rochers du Petit Rang.

Inutile de les chercher, aujourd'hui tout a été réaménagé...
De temps à autre nous apercevions des "gobis". Des "gobis" sont de petits poissons faciles à pêcher. Immobiles, posés sur le fond, il suffisait de mettre un appât devant leur tête, appât qu’ils s’empressaient d’avaler... Ce ne sont pas des poissons "intelligents", ni savoureux à manger.
Ce qui nous intéressait le plus étaient les "seiches". Sortes de petits calamars que nous attrapions à l’épuisette lorsqu’elles naviguaient entre deux eaux. Ce n’était pas à chaque sortie que nous en prenions.
A vrai dire, en y repensant, les prises que nous effectuions tenaient du miracle. Le matériel que nous avions n’était pas de première qualité. Toujours le même problème ! L’argent nécessaire à acheter ce qu’il fallait !

Patrick amenait parfois ce que l’on appelait la roumagnole, sorte de plomb avec plusieurs hameçons. Il la plongeait dans la mer en espérant remonter un beau calamar...

La roumagnole

Le bout des quais où l’on pouvait aller à pied nous amenait au Petit Rang devant un énorme cuirassé qui stationnait là depuis "toujours". Le Jean Bart. Tout le monde en a entendu parler, je ne m’étendrais donc pas sur son histoire. Lui aussi "a disparu"... Entre cet énorme bateau et le Petit rang, il y avait le chenal qui laissait passer les plaisanciers entrant et sortant de la darse de Toulon. Juste en face l'entrée du bagne, où ce qu'il en reste.
Que d’histoire ! Napoléon, Vidocq, de nombreuses personnalités historiques sont passées par là...

Le petit rang (à l'extrême gauche) et le Jean Bart (entrée de la vieille darse)

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L'ancêtre du portable "au petit rang"

Il arrivait parfois que nous venions "en bande". Pour jouer ! Nous avions inventé l'ancêtre du portable ! Si nous avions pu le savoir ! Pas le micro ordinateur, le téléphone. Bricolé rapidement à la maison, notre téléphone portable se composait de deux boites de cirages percées sur un coté par de nombreux petits trous qui nous servaient à la fois de micro et de haut parleur ! Ces deux boites étaient reliées par du fil à pêche fin, car le gros était plus cher.
Nous nous éloignions de vingt mètres voire trente, pas plus. Nous criions alors dans la boite de cirage et, miracle, l'autre "au bout du fil", c'est le cas de le dire, nous répondais si tant est qu'il nous ait entendu…
Et les après midis de vacances passaient…

La fameuse boite de cirage ancêtre du portable !

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A la plage au Mourillon

Holà ! C’est l’heure ! L’heure du repas !
Il fallait plier bagages et retourner chez nous. Ma mère m’attendais et tout en s’affairant me demandait où j’avais passé la matinée.

Dépêche-toi maman ! Tu sais très bien que cet après midi nous devons aller à la plage !
La plupart du temps, elle nous accompagnait pour éviter de nous laisser seuls entre "petits jeunes"... Il fallait quand même traverser la ville pour aller au Mourillon. Nous prenions parfois le trolley bus. Souvent, las de l’attendre, nous "fonçions" à travers les ruelles pour aller plus vite. La montée de la rue Lamalgue, la bouée en plastique autour du cou, les pieds chaussés de sandales plastiques ! Les fameuses sandales plastiques ! Je n’étais jamais autorisé à me rendre à la plage si je n’étais pas chaussé de cette manière.

Nous allions généralement à la Mître, près du fort Saint Louis. Un petit chemin de terre sur la droite du fort près du port du même nom, et nous descendions entre les rochers.
Il n’y avait pas de sable sur la petite plage, c’étaient des galets.
Avant de nous baigner, nous nous amusions à scruter le fond de l’eau avec des masques, là "où nous avions pied". Vivement le bain ! Mais il fallait respecter le cérémonial ! La digestion était fondamentale ! Il ne fallait surtout pas risquer l’hydrocution !
Pour ce faire, ma mère nous avait expliqué la méthode. Nous devions cracher et le crachat devait être "compact" ! Si tel n’était pas le cas, nous n’avions pas fini de digérer… Autant dire que nous crachions souvent, et contrôlions les expectorations....
J’ai toujours présent en moi le souvenir de mon "tuba" bleu ciel, de mes palmes et de mon masque de la même couleur. Il y a des choses que l’on n'oublie pas.

C'est près du Fort Saint Louis, au Mourillon, que l'on pataugeait dans la mer...

Et voila le trolley bus que nous prenions...
Clic pour agrandir. Lisez le commentaire !


Photo en provenance du site "Mes années 50" de Roland Le Corff

Pas loin de là, se trouvait (sans doute encore ?) le Commodore. Et si je vous disais que je me suis marié dans cet établissement une décennie plus tard !
Je ne résiste pas à vous insérer le dessin de Charly qui a croqué dans son livre "Toulon aux mille visages" trois pécheurs Mourillonais Zé Colombani, Vincent Ayello et Edmond Galfard.


Les trois pêcheurs et le Commodore

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Les pièces de cinq centimes à la cathédrale

Qui scrute le plan de la ville de Toulon se rend compte facilement que nous habitions à deux pas de la cathédrale.
Cela procurait des avantages que nous trouvions extraordinaires, mais quelques inconvénients aussi. Parmi ces derniers, il y en avait un d’ordre sonore. Les cloches ! Tous les quart d’heure, le gong, et à l’heure, autant de gongs que d’heures écoulées depuis minuit. C’est justement à minuit que nous étions parfois réveillés lorsque le sommeil nous échappait. L’avantage de notre âge, nous nous rendormions rapidement.
C’était en général le samedi que les avantages se manifestaient. Mais nous devions passer par l'inconvénient préliminaire, le sonore ! A toute volée les cloches sonnaient, sonnaient, sonnaient. Un Baptême ou un mariage... Peu importait.
Nous franchissions en grandes enjambées la courte distance qui nous séparait du parvis de l’église. Et là, comble de joie, nous nous jetions dans tous les sens lorsque les pièces en aluminium de 5 centimes volaient...

Ces pièces étaient "énormes"... D’ailleurs, depuis ce temps là, il n’y a plus jamais eu de pièces aussi grandes fabriquées par l’Etat Français. Elles volaient d’autant plus que la mariée ou le baptisé "était riche". C’était la coutume. Pour que le bonheur soit immense, il fallait jeter de nombreuses pièces... Nous étions aux anges, c’est le cas de le dire.
Ensuite, avec notre pécule, nous foncions chez la marchande de friandises, sur le cours Lafayette, et achetions des serpentins de réglisse avec un bonbon rose ou blanc au milieu. Des carambars, mais je ne les aimais pas trop, cela collait aux gencives.

Pour gagner de l’argent de poche, nous faisions aussi les poubelles. Les bouteilles de bière "phénix" ou de vin (trois étoiles) étaient consignées et parfois nous en trouvions. Nous allions alors les déconsigner et récupérer de la monnaie.


La pièce de cinq centimes.
A l'époque de nombreuses "volaient" quand les cloches sonnaient devant la cathédrale à la sortie de baptèmes ou de mariages !

Et puisque nous sommes à la cathédrale, je me sens dans l'obligation de rapporter une anecdote "pas piqué des vers"... Mon père, qui a toujours été athée, ne voulait pas déroger avec les traditions. Athée cela devrait signifier qu'il ne croyait pas en Dieu. Mais, et comme la majeure partie des enfants de cette époque, il souhaitait que je "fasse comme eux", c'est à dire au minimum la première communion. Oui, mais comment la faire si je ne fréquentais pas, outre l'office du dimanche, les cours dispensés par le curé de la paroisse ? Il alla donc prendre rendez vous avec ce dernier et daredare m'amena avec lui à la "consultation". Lorsque mon père lui demanda si je ne pouvais pas faire cette première communion après "deux ou trois" cours de catéchisme, le curé s'empressa de lui répondre (je ne me rappelle plus les termes exacts, mais cela voulait dire à peu près ceci) : "Je vous conseille d'amener promener votre fils et lorsqu'il sera vraiment décidé (sous entendu suivre les cours "normaux") vous me le ramènerez ! Autant dire que je n'ai jamais fait ma première communion...

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Le chichi (chez Toine)

Chichi !!! Chichi frégi !!! Chichi !!!

De l'intérieur de la cahute située dans le coin de la place de "l'ancienne mairie" de Toulon, près du cour Lafayette, la "vieille" comme nous l'avions baptisé sans doute parce qu'elle était plus âgée que nous, s'époumonait pour faire de la publicité de ses chichis. Roulés en torsades, elle nous en coupait un morceau qu'elle trempait dans le sucre, lorsque par bonheur nous avions quelques pièces qui traînaient au fond de nos poches. Nous comptions et recomptions la monnaie de peur de se faire voler.
Le fumet qui sortait de la cabane nous émoustillait les papilles et c'est toujours avec empressement que nous attaquions la première bouchée. Nous prenions le temps de savourer chacune d'entre elle avant de l'envoyer au fond du gosier.
Le temps a passé, l'eau a coulé sous les ponts, et la cahute a laissé la place à une maisonnette, tout ce qu'il y a de plus moderne, mais les chichis sont toujours les mêmes. Chaque fois que je passe dans le coin, force m'est de faire un pèlerinage. Je peux me rendre compte alors que le goût de cet entremet n'a pas du tout changé au fil du temps. De vieilles photos souvenirs placardées à l'intérieur me rappellent ma prime enfance… Quelques décennies sont passées par là !

Notons qu'entre temps, depuis quelques années déjà, la place Paul Conte a été refaite et exit la "baraque". Elle a migré dans la rue Vincent Courdouan.


La baraque de chichis de la place Paul Conte a migré dans la rue Vincent Courdouan (à droite). Un symbole qui disparait !

Charly nous a légué un merveilleux souvenir de ces chichis ! Il les a "croqué" au sens propre comme au sens figuré ! 

Clic sur ce lien pour voir l'image et lire son commentaire !

"Toine" 1907 - 2016 ou une anecdote qui date de 55 ans !
Nous ne sommes plus en 1960 ! Il y a longtemps que j'ai migré des rues de ma jeunesse. Aurais-je perdu l'odeur du fumet
qui sortait de la cabane et qui nous émoustillait les papilles ? Sans doute, car du négoce de la rue Courdouan, je ne l'ai pas tout à fait retrouvé, tout étant devenu aseptisé, blistérisé en ce début de vingt et unième siècle.
Malgré tout, début avril 2016, jour de mes 42 ans de mariage, je ne peux m'empêcher de m'arrêter chez Toine. Comment résister à ses fameux chichis ? J'engage la conversation. Nous savons tous que le Méditerranéen est un phraseur ! De la discussion qui s'en suit, la conclusion est fort triste. Toine, c'est fini, il n'y aura pas de cinquième génération !
Plus d'un siècle de chichis qui va s'envoler lorsque les descendants partiront en troisième mi-temps ! Et en souvenir, il ne me reste que la carte de visite que je vous insère ci dessous. Toine, on n'oubliera pas tes fameux chichis. Et lorsque "je descendrai" sur Toulon, je ne manquerai pas de venir jeter un oeil au coin de cette rue Vincent Courdouan pour voir si tu es toujours là !



Mais avant de partir, j'ai promis à la "dame" qui a une génétique particulière puisque elle est issue d'un croisement "pas piqué des vers" (allez le lui demander) de consulter la page facebook des chichi frégi de toulon !
Ce que j'ai fait deux jours après ! Surprise ! J'ai retrouvé la baraque de ma jeunesse !
Outre le fait que je me suis permis de faire un post sur la fameuse page facebook (post est un langage de réseaux sociaux qui se veut dire que j'ai fait une publication) je leur ai "piqué" trois ou quatre photos que je vous insère ci après pour voir l'évolution de ces fameuses "baraques". Merci Toine. Je ne pense pas que tu vas m'intenter un procès pour ces photos (cliquez sur les images pour agrandir) !

Et si le Webmaitre de ces fameux chichis frégi de toulon me lis, je ne peux que lui conseiller de faire cela à ses heures perdues et de vouloir bien, plutôt, mettre encore un peu la main à la pate pour continuer de nous régaler nos papilles (ce webmaitre si j'ai bien compris , c'est le fils de la dame !)





La dernière, voir "plus haut" !!!

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Reflexion...

Je pense que notre jeunesse s’est déroulée comme dans la plupart des quartiers populaires des grandes villes. Il y avait de nombreux immigrés, j’en faisais partie. Des arabes, des Portugais, des Italiens, des Espagnols, nous vivions en bonne camaraderie. Il y avait plus de respect que maintenant. La drogue ne circulait pas. Nous n’entendions pas les histoires que l'on peut écouter de nos jours. Chaque époque a eu ses "loubards". Dans les années cinquante on les surnommait les blousons noirs. Il y a eu aussi les zazous. Il n’y a pas trop longtemps c’étaient les hyppies, puis les punks, etc, etc, etc. Ma mère me mettait toujours en garde contre les blousons noirs. Je n’ai jamais eu à faire à eux, j’étais plus jeune...

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La rivière des amoureux

A la mi saison, lorsque le short revenait et que nous abandonnions nos pantalons, nous profitions pour galoper et faire circuler le sang dans nos jambes. Nous allions à la rivière des Amoureux, célèbre rivière Toulonnaise située entre le centre ville et le Mourillon.
Pour nous y rendre, il arrivait parfois que nous utilisions le vélo solex de Patrick Caron. Un luxe ! Sans doute le fils du boucher appartenait à une classe plus confortable que la mienne, mais ce n'était pas mon problème et à vrai dire je ne me posais même pas la question.
Des courts de tennis étaient parsemés le long de cette rivière et, bien que le grillage de protection fût d'une hauteur respectable, il arrivait souvent que des balles tombassent dans le lit... Dans les années cinquante, le tennis était ce que l’on appelait un "sport de riche". Je suppose que ces gens là n’avaient que faire d’une balle de tennis qui passait par dessus bord. On en trouvait assez facilement et ceci faisait notre joie, puisqu’ensuite nous pouvions les utiliser ne serait-ce que pour faire quelque parties de football dans nos rues étroites.

La rivière des amoureux (dont les berges n'étaient pas encore aménagées) lieu de nos périgrinations de récupération de balles de tennis...

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Battler Britton, X13 et les autres

Nous profitions aussi du dimanche pour faire quelque pécule avec nos bandes dessinées que l’on achetait et revendait ensuite. Nous les disposions sur le bord d’un trottoir, les étalions du mieux possible pour les mettre en valeur. On pouvait apercevoir "Akim", "Blek le rock", "X13", "Battler Britton", "pim pam poum-pipo", etc. Jamais les Tintin. Pour rien au monde je n’aurais vendu mes albums.
C’est à la sortie de la Cathédrale que nous nous installions. Nous ne vendions jamais tous les livres. Parfois les passants nous en achetaient deux ou trois... De quoi s’offrir quelques friandises.
Le père de Maurice Roubion nous surveillait. Facile pour lui. Notre "étal" était situé en face le magasin qu’il tenait au coin de la rue Magnaque et de la traverse de la Cathédrale. Un négoce de tissus. Le béret Basque vissé sur son crâne, souriant à l’instar de sa femme. Elle avait des cheveux gris. Je n’ai pas oublié leur visage.

Oui, ils avaient leur commerce à deux pas des marchés de Provence.

Alain Affelou a remplacé la boulangerie qui officiait jadis. C'était devant ce magasin, face à celui du père de Maurice Roubion, où nous nous installions pour vendre nos bandes déssinées. Le trottoir et le goudron des rues de l'époque a disparu au profit des pavés. On peut apercevoir sur la gauche un tout petit bout de la cathédrale.

Quelques pages de garde de BD que nous vendions devant "Afflelou"...

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