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Les Rues De Ma Jeunesse
Toulon, mes années cinquante
Historique des rues...

L'essentiel de cet historique je le dois à un ouvrage que j'ai pu trouver à la foire aux livres de Toulon, fin 2013, place d'Armes. Heureusement que nous avons des bouquinistes car l'édition était épuisée.
Je tiens à remercier particulièrement l'auteure que j'aimerais bien rencontrer si, par le plus pur des hasards, elle pouvait "tomber" sur ces pages web...
Il s'agit de "TOULON pas à pas" de Danièle MASSE, éditions Horvath dépôt légal 4ème trimestre 1989.
Je partage totalement ses impressions et j'en retrancris ici quelques unes (en italique).
Danièle Masse, licenciée es-lettres, préparait, 
à l'époque, un Doctorat de Lettres à l'Univerté d'Aix en Provence. Elle a certainement l'obtenir depuis.
Les années 1980 sont les années charnières pour Toulon, celle où la ville prend résolument une option sur l'avenir grâce à la rénovation de son centre et à la réhabilitation de certains quartiers anciens....
Les plus "anciens" assistent avec nostalgie à la disparition des lieux et des monuments qui ont marqué leur époque et leurs souvenirs.

Le livre de Danielle Masse

Dans les remerciements, Danielle exprime sa gratitude à Eugène Baboulène. Vous le trouverez à l'onglet "Personnages célèbres de mon quartier". Bien évidemment, nostalgique de ma jeunesse, j'ai inclus deux photos de l'auteure. A notre époque et à celle de son Doctorat. Je le dis souvent à l'intérieur de ces pages : Vieillir n'est pas normal, une autre histoire...

Mais avant d'entamer l'historique, insérons également les pensées de Charly qui s'est exprimé sur les rues de Toulon !


Clic sur l'image pour lire !

 Toulon au fil des siècles..

An 150 de notre ère, il est question de la station maritime de Telo Martius.
Sur un plan du moyen âge, la ville primitive est limitée au sud par la mer qui s'avançait alors jusque vers la place à l'Huile. Entourée de marais profonds, son étendue ne dépassait guère le quartier de la Cathédrale.
La cité s'étend (vers 1285) dans la partie comprise de nos jours entre le cours Lafayette, et les rues Alézard, Ferdinand Pelloutier, Augustin Daumas, et Henri Seillon.
Toulon fut réuni à la couronne de France en 1481.
C'est sous le règne d'Henri IV que fut créé le vieux port partagé entre la marine militaire et la marine marchande.
L'agrandissement de 1852 vit aussi le développement de la nouvelle ville (ouverture du boulevard de Strasbourg). L'aspect Hausmannien de la haute ville en font un quartier bourgeois, calme et fermé coupé de l'exubérance méditerranéenne des quartiers sud. Théâtre municipal : 1852, le lycée impérial : 1866 (devenu lycée Peiresc en 1973), etc.
Guerre de 1939-1945. Vingt mois d'occupation, huit bombardements, et rude bataille de la libération. Sur 18100 immeubles, 1144 entièrement détruits. La ville était sinistrée à 47%. De 150130 habitants en 1936, 125742 en 1946.
Deux vagues d'immigration entre 1962 et 1975. La première composée de 10000 métropolitains, la seconde de rapatriés dont 88% d'Algériens. Le centre ville peuplé d'immigrés arrivés avant la "crise" de 1970, tandis que la périphérie était habitée par une population souvent aisée.
Le plan de rénovation de la vieille ville date de 1985. Le choix systématique de démolir au lieu de restaurer ôte peu à peu à la ville son charme désuet. On a vu ainsi disparaître des quartiers qui avaient donné à Toulon son identité : Besagne, la Visitation, les places à l'Huile et la Poissonnerie.
Il faudra du temps aux Toulonnais pour se familiariser avec ces places et ces immeubles, certes élégants, mais combien froids et impersonnels ! Fini le linge aux fenêtres qui donnait à Toulon des allures Napolitaines. Finis les parfums lourds et épicés de la cuisine provençale, finies les galéjades échangées sur le seuil entre voisins...

Toulon est-il encore provençal ?



Plan du vieux Toulon


Les rues du centre ville proches de la Cathédrale

Il ne me semble pas réaliste d'inclure l'historique de toutes les rues. Simplement celles de "mon quartier", la Cathédrale, et quelques unes qui jouxtent la rue "du canon"... Cet historique, qui provient du livre de Danielle Masse, sera "synthétisé"....
D'un point de vue pragmatique, nous avons préféré n'élaborer qu'une "longue" page où nous incluons photos et historique, et éviter ainsi les "va et vient"... (dans la page, le "va et vient" est possible du tableau général au nom des rues). A chaque rue, nous incluerons une anecdote personnelle que l'on pourra retrouver dans la page "quelques écrits sur ma jeunesse"...



d'Alger (1) Boucheries (2) Cathédrale (3) C. Poncy (4)
E. Zola (5) F. Brunetière (6) Fougassière (7) F de Pressensé (8)
Place à l'Huile (9) Cours Lafayette (10) Magnaque (11) P. Semard (canon) (12)
Poissonnerie (13) place Puget (14) Saint Andrieux (15) Bonnetières (16)

Rue d'Alger
Ouverte lors de l'agrandissement de la ville en 1589, elle fut d'abord appelée rue des Vieux Fossés sur lesquels elle avait été tracée. A la fin du 16ème siècle, les chaudronniers, entre autres, de la ville vinrent s'installer dans cette rue. Elle prit alors le nom de la rue des chaudronniers. Génés par le tintamarre, en 1781, les habitants prièrent
les artisans d'aller s'installer ailleurs. Les consuls de Toulon  les leur ordonnèrent.
L'ancienne appellation n'ayant plus de raison d'être, les habitants de la rue firent une pétition réclamant qu'on la débaptise. Elle prit ainsi le nom de rue d'Alger parce que "Toulon a été la dernière étape de l'armée qui a fait la conquête d'Alger et que la rue des chaudronniers a été l'une des voies par lesquelles l'armée expéditionnaire se rendit au point d'embarquement".
Anecdote perso : Le dimanche nous passions par cette rue pour aller "chez Lupi" et à la gare SNCF !

 
(retour tableau des rues)



Rue d'Alger début 20ème

Rue d'Alger en 2013

Rue Bonnetières

Les remparts de la ville s'élevaient à la place des maisons qui bordent la rue des Bonnetières côté sud. Ces remparts furent déplacés lorsque l'on prolongea la "carriera dels Maurels" (rues Augustin-Daumas et Félix-Pyat). Lorsque la rue des Bonnetières fut ouverte, on lui donna le nom de la "carriera del Templo" car en 1224 les Templiers y avaient fait bâtir deux maisons. Vers 1408, la rue du Temple prit dans toute sa longueur deux noms différents. Vers le 16ème siècle, elle était connue sous le nom de rue duTrou-de-Mauronne. En 1728, lors de l'établissement du cadastre, la rue du Trou-de-Mauronne prit le nom de rue Salvator, nom du subdélégué de l'intendant de Provence. Vers 1750, la rue Salvator fut appelée rue des Bonnetières, nom dû à la présence des bonnetières qui y avaient installé leurs ateliers. Cette rue fut de tous temps l'une des plus animées et fréquentées de Toulon car elle menait au marché du poisson et de la viande (proximité de la rue des Boucheries). Mais elle avait un gros inconvénient, elle était étroite et tortueuse. En 1787, les propriétaires habitant la rue, décidèrent en commun de la faire élargir sur leur propres deniers...
Anecdote perso : C'est dans cette rue qu'habitait l'explorateur disparu trop tôt Raymond Maufrais (1950). Et un quiproquo, à ce sujet, a "hanté" ma jeunesse, mais je ne le savais pas ! Je ne m'en suis aperçu qu'un demi siècle plus tard (voir onglet "personnages célèbres de mon quartier" au sommaire).
(retour tableau des rues)


Rue des Bonnetières vue depuis la place de la poissonnerie (point vert est l'immeuble où habitaient Raymond et Edgard Maufrais)

Rue des Bonnetières vue depuis la rue d'Alger
Immeuble où habitait Raymond et Edgard Maufrais
Au fond, à droite, la maison des "Têtes"
reconstruite après  l'explosion de 1989

Immeuble de Raymond Maufrais (photo AAERM)

Rue des Boucheries
Depuis les temps les plus reculés de l'histoire de Toulon, cette rue servit de lieu de marché pour les viandes de boucherie.  Les "préposés" à la boucherie (agents communaux) étaient chargés de la surveillance du marché. Il était par exemple interdit aux bouchers de la ville de faire abattre leur bestiaux ailleurs qu'à la "tuerie publique". Il leur était
également interdit de vendre sur un même étal les viandes de mouton et de brebis : de couper les pieds aux animaux exposés au public...
Anecdote perso : Mon copain Gonzalès habitait au début de cette rue...

(retour tableau des rues)


 En 2013
Début de la rue des Boucheries
(de la place des Orfèvres)


Place Cathédrale
Bâtie sur l'emplacement du premier temple chrétien érigé à Toulon. Elle a gardé son nom d'origine depuis sa construction. La première église avait des dimensions très modestes. Elle fut détruite au Xème siècle par les Sarrazins et reconstruite en 973.  En 1096 Gilbert, Comte de Provence ,ordonna l'édification d'une église encore plus vaste avant de partir en Terre Sainte. Cette église deviendra plus tard la cathédrale actuelle. L'église fut de nouveau agrandie vers 1600. La plus importante transformation date de 1654 date à laquelle sa superficie doubla. Sous la révolution, l'église fut convertie en temple de la morale, puis en entrepôt de sel, et rendue au culte en 1802.
A l'origine, la place faisait office de forum. Les Toulonnais venaient y discuter des affaires de la cité. Elle perdfit cette attribution quand la place fut réservé au assemblées populaires. La place devint alors une aire de jeux (échecs, dames).
Au XIXème, ces jeux firent place aux marchands ambulants descendus de l'Alpe pour vendre divers objets en bois qu'ils avaient fabriqué en été. Ils étaient la risée des gamins à cause de leur accoutrement bizzare.

Anecdote perso : Lorsque les cloches sonnaient, le samedi ou le dimanche, nous allions à la pêche aux pièces de cinq francs qui "volaient"... Baptèmes, mariages, peu nous importait, nous nous régalions déjà des bonbons que nous allions acheter grâce à elles... (il y avait bien des platanes à l'époque !)
(retour tableau des rues)


Place cathédrale au début des années 2000
Il y avait bien des platanes !

Place cathédrale en 2013

Rue Charles Poncy
Ouverte lors de l'agrandissement de 1589, cette rue prit à son origine le nom de 4ème rue du bourg des prêcheurs, puis celui de rue du puits (à cause d'un puits dans un jardin). Durant la révolution, elle prit le nom de Sans-Culotte pour reprendre après la Révolution son appellation d'origine.
Au N°21, une plaque commémorative à Charles Poncy poète maçon né en 1821.
Anecdote perso : Le "carreleur de Buchenwald", Marius Lovera, ami de mon père,
conseiller général du Var après guerre, habitait au numéro 33 de cette rue. Parfois, le dimanche, nous lui rendions visite...
(retour tableau des rues)


2013
Rue Charles Poncy (du coin de la rue du Canon)

L'entrée du numéro 33





Rue Emile Zola

Les premiers fours de boulangerie de Toulon furent construits dans cette rue. On y trouvait aussi un très ancien moulin à farine. Vers 1778 les fours devinrent la propirété de quelques patissiers et la rue devint alors la rue des patissiers.
Le déplacement de ces derniers dans d'autres rues de la ville lui valu d'être débaptisée pour s'appeler rue traverse des boucheries parce qu'une de ses extrémités aboutissait à la rue des boucheries.
En 1729 elle fut le lieu d'un drame qui demeura longtemps dans les mémoires. Dans la nuit du 29 au 30 mars, trois maisons vétustes s'écroulèrent et de nombreuses victimes furent retirées des décombres.
En 1904, l'ouverture d'une artère de plus de douze mètres, décidée par la municipalité qui fit démolir les maisons des rues Cancelade et des Tombades et de donner à la nouvelle voie le nom d'Emile Zola. La rue fut ouverte au public le 17 août 1907.
Anecdote perso : En passant dans cette rue, nous ne résistions pas à l'admiration de la vitrine des dragés "Zovar". Nos papilles salivaient...

Et dans "Toulon aux mille visages", Charly a été subventionné par Zovar ! Je ne résiste pas à vous insérer sa caricature qui parle de Henri Midon marchand de pastilles des Vosges. En somme une histoire de bonbons...


Charly, Zovar et Henri Midon !

(retour tableau des rues)



Au début du 20ème...

En 2013
les mêmes immeubles sont toujours présents !

Rue Ferdinand Brunetière

C'est en 1922 que fut donné le nom du critique littéraire Toulonnais à cette rue. Auparavant elle était appelée rue Cathédrale. Elle date de la même époque que cet édifice. Au XVIIème siècle, on francisa le nom de la rue qui devint rue de l'Ouvrerie pour devenir cent ans plus tard rue Cathédrale. Une auberge s'étant ouverte à l'enseigne de la Treille, elle fut appelée rue de la Treille en 1728.
Pendant la révolution, on la trouve sous l'apellation de rue Tricolore puis rue de la Raison...
Anecdote perso : Il y en aurait plusieurs... Je retiens le drame survenu dans les années 1955- 1958 (?). Un ouvrier était tombé de l'échafaudage d'un immeuble en réfection... Le caniveau l'attestait ! Je ne sais s'il s'en est réchappé, je ne lisais pas le journal à l'époque.
..
(retour tableau des rues)

En 2013
De la rue Saint Andrieux vers la cathédrale


En 2013
De la cathédrale vers la rue Saint Andrieux

Rue Fougassière
Une source dite de la Fougassière avait ses eaux amenées par un béal dans un grand réservoir bâti au bord de la rue. Ces eaux étaient ensuite distribuées du bassin dans les différentes fontaines de la ville. La source était appelée source de la fougassière car il existait tout près une fabrique de fougasses (grandes galettes).
Au XVIIème, Les Ursulines édifièrent leur couvent sur un terrain contigu, sur l'emplacement de l'actuel lycée Peiresc. Après la révolution le couvent fut converti en prison, puis en parc d'artillerie. Lorsque celui ci fut transféré à la cité Montéty, il servit de salle d'asile municipal laïque.
Anecdote perso : Mon copain Alain Vaillant habitait cette rue. A noter que dans les années cinquante, un lavoir était situé à la sortie, 
côté théâtre, de l'actuel parking Peiresc.
(retour tableau des rues)

Rue Fougassière en 2013
(sortie parking Peiresc côté théâtre)

Rue Francis De Pressensé
La partie inférieure de l'ancienne "rue droite" (rue de Pressensé et rue des boucheries) prit au XVIIème siècle le nom de rue des Orfèvres. Comme elle conduisait à la place de la poissonnerie, elle connaissait quotidiennement une grande animation ce qui incita les orfèvres à venir s'y installer. Il ne reste rien des productions des orfèvres Toulonnais si ce n'est un inventaire général de 1690 (archives communales). Au XIXème, on ne trouvait plus d'orfèvres depuis longtemps, mais on y voyait des marchands de fromage descendant de l'Alpe. Ils avaient coutume de s'installer au milieu du ruisseau qui coulait alors au milieu de toutes les rues et servait à charrier les immondices vers la mer. Celui de la rue des Orfèvres avait la faveur de ces marchands ainsi qu'une petite place en haut de cette rue appelée place des cochons à cause des charrettes qui satationnaient pour distribuer aux bouchers les porcs qu'elles ramenaient de l'abattoir.
Une délibération du 19 juillet 1922 donna à la rue des Orfèvres le nom de Francis de Pressensé publiciste et homme politique fondateur de la ligue des droits de l'homme en France.
Anecdote perso : Le "coeur" de "mon quartier" ! On descendait cette rue légèrement en pente avec nos "karts à roulette", et l'on jouait aux billes sur cette place des Orfèvres (le trou des plaques nous servait de "pot").
(retour tableau des rues)

En 2013
La rue de Pressensé de la place des Orfèvres vers la poissonnerie. Une légère pente visible ! La restructuration du centre ville montre des pavés de partout ! A l'époque, goudron et trottoirs...

En 2013

Place "des cochons" (actuellement des Orfèvres). Les plaques d'égout sont visibles. Il semble y en avoir plus qu'à l'époque !
C'est là que "Championne" "croquée" par Charly officiait...
(sommaire, onglet un écrivain nous "parle" de la poissonnerie et onglet "Charly")

En 2013

La rue de Pressensé de la poissonnerie vers la place des Orfèvres. La pente est visible ! Le bar du coin a toujours existé, tout du moins depuis les années cinquante... Avant ?

Place à L'huile
Le rivage s'étendait primitivement jusqu'au milieu de cette place. C'est sur cette place que les cultivateurs vendaient leurs récoltes et les pêcheurs les produits de leur pêche. Au milieu du XIVème, on construisit le château royal dénommé Castéou de la Mar.
Cette place, s'appela alors place del Castel. En face s'étendait une rue appelée rue du Four Royal qui aboutissait sur la place de la Poissonnerie. Le château fut détruit en 1483 sauf la tour Antique, la tour des Gabelles et les prisons. La place del Castel servait aussi à l'exécution des condamnés et sa partie nord servait à la vente des céréales. Devenu plus tard le marché aux huiles, elle prit le nom de place à l'huile.
Le 15 février 1989, la "Maison des Têtes" datant du XVIIIème, classés monument historique, s'effondra à la suite d'une explosion due au gaz faisant treize victimes. (le
macaron de la porte d'entrée a été épargné !).
Anecdote perso : A la période des fêtes de fin d'année, dans les années soixante, il y avait de nombreux marchands d'huitres qui nous faisaient saliver et nous nous languissions le moment de les déguster...
(retour tableau des rues)

La place à l'huile début du 20ème.
On aperçoit au milieu en haut de la photo le toit de la poissonnerie. Une autre (vieille) carte postale indique qu'à la place des fournitures industrielles il y avait un commerce de lainages et soieries Louis Picot... Difficile de dire quel magasin était "en premier".
C'était là, la "Maison des Têtes".
Ces négoces ont fait place à une droguerie dans les années soixante. En 2013, on y trouve un bureau de poste.


Début 2016.
Exit les stands. Les fruits de mer ont fait place aux olives.
Exit également "notre poissonnerie" démolie dans les années 80 (le toit  en arrière plan a disparu...).

Cours Lafayette
Très difficile, sans entrer dans le détail, d'expliquer l'évolution de ce cours depuis le XVIIème. A cette époque, la rue des Vieux-Fossés fut divisée en trois parties recevant chacune une appellation propre qui deviendra, plus tard, le cours Lafayette. Au XVIIIème, il existe une "histoire"  de seconde voie et de Pavé d'Amour (les deux voies reçurent une quantité d'appellations entre le XVIIIème et le XIXème).
Le Pavé d'Amour parce qu'elle servait de promenade à la jeunesse (les amoureux s'y donnaient rendez vous). Le peintre Baboulène qui y nacquit, décora la plupart de ces maisons.
Le cours devint Lafayette en 1830 avec ses revendeuses à la verve inimitable et leur verdeur de langage qui n'avait d'égales que celle des poissonnières. Elles hèlent les clients en vantant leur marchandises en se réchauffant, les jours de mistral, avec leurs chauferrettes portatives.
L'on dit que le marché du cours Lafayette, c'est la mémoire des Toulonnais. L'appel de la marchande de cade, sévèrement concurrencée par celle des chihis frégis (beignets sucrés venus d'Italie).
La "maison au boulet" (N°89 du cours où un boulet est encastré) rappelle l'époque révolutionnaire et sanglante. En 1793 les royalistes ont livré le port de Toulon aux Anglais et l'armée de la convention grâce à Bonaparte reprit cette place de guerre la même année.
Anecdote perso : L'été nous y allions souvent pour voir passer la laveuse (camion de couleur gris) et ses jets qui nous trempait les baskets bleus (Converse de nos jours). Une odeur nauséabonde de légumes pourris entassés dans des cagettes jetés par les marchands sur le bord des trottoirs attendaient qu'on vienne les débarrasser. Je rappelle la chanson de notre chanteur Gilbert Bécaud et ses marchés de Provence...
(retour tableau des rues)


Début du XXème, la fin du cours à la place Louis Blanc
 

Début du XXIème "avec les cageots".
Les platanes sont encore là ! Ils vont disparaitre au profit d'une autre espèce dans les années 2010...



Début du XXème..



Castel Chabre. Pharmacie on ne peut plus connue...
Elle va disparaître avant 2020 pour faire place à un hôtel.
"Expansion économique oblige"...

Exit également la baraque à chichi (place Paul Conte).



Le fameux kiosque à journaux (face à Castel Chabre).
Serait-ce le "descendant" de celui que tenait la compagne de mon père avant guerre ?


Rue Magnaque
Ce n'est qu'en 1728 lors de l'établissement du cadastre quelle devint la rue Magnaque, vieux vocable provençal qui signifie éffilé, étroit, petit.
Au moyen âge, elle était habitée par des familles bourgeoises car la rue était alors l'une des plus belles et des plus importantes de la ville. Délaissée à mesure que l'activité du centre ville se déplaçait vers le nord, ses maisons tombèrent en ruine pour devenir des taudis aux portes murées. Le projet de rénovation de Toulon mis sur pied en 1988, acheva d'éventrer les derniers murs encore debouts.
C'est dans un des taudis que José Mange avait son atelier. Peintre et poète, et royaliste... Son ami Baboulène, se souvient d'un jour de l'année 1934 sur le boulevard de strasbourg où avait lieu une manifestation pour le front populaire, qu'il cria aux manifestants qui passaient à leur hauteur : "Vive le roi, messieurs...". Il est mort l'année d'après, en 1935 dans le plus total dénuement.
Anecdote perso : Mon père l'aurait t-il connu ? Nous passions rarement dans cette rue. Nous empruntions généralement la rue Brunetière pour nous rendre chez notre copain Maurice Roubion dont le père avait un magasin au coin de la rue Magnaque et de la traverse de la cathédrale.
(retour tableau des rues)


En 2013
Une vue depuis le "bas"de la rue



En 2013.

Haut de la rue (vue depuis la traverse de la rue saint Andrieux vers le cours Lafayette)

Rue Pierre Sémard (ou rue du canon)

Rue appelée Saint Sébastien à l'origine (chapelle édifiée par la confrérie des Pénitents Bleus en 1573, détruite par un incendie en 1787). La rue pris alors le nom de rue du canon à cause d'un vieux canon qui servait de chasse-roue. Depuis 1945, elle devient rue Pierre Sémard député du parti communiste Français, ancien cheminot, résistant, fusillé par les Allemands. Elle est intégré dans ce quartier surnommé "Chicago" à cause des rixes entre marins, proxénètes et marginaux (nombreux bars aux néons trop voyants et à l'intérieur trop sombre, distillant à longueur de jour et de nuit une musique langoureuse, que fredonnent d'un air engageant nombre de dames galantes debout sur le seuil...).
Dumont d'Urville habita à l'angle de la rue des Riaux et de cette rue...
Anecdote perso : Une foultitude d'anecdotes. Citons simplement le sirop rouge du dimanche chez "Lupi"... Il n'y a plus de marins... La rue serait "moins sûre". Le code de l'honneur a disparu dixit un ancien "parrain"...
(retour tableau des rues)

En 2013

Début de la rue (en venant de la place Camille Ledeau opposée au canon)


En 2013.

Emplacement du bar de "Lupi" au coin de la rue Charles Poncy (années cinquante).
Il semble que le "New Jimmy's" a remplacé le pastis !


 Le Canon en venant de la place d'Armes

Place de la Poissonnerie

Le premier marché aux poissons qui s'installe à Toulon date de 1359. Après plusieurs pérégrinations la deuxième halle aux poissons fut construite sur l'emplacement de la place de la poissonnerie actuelle et fut achevée vers le milieu du XVIIème. Vers la fin du XVIIème, elle fut agrandie et les plans en furent confiés à Pierre Puget. Le 1er mars 1692 la nouvelle poissonnerie fut ouverte au public. Au cours des siècles, elle subit plusieurs aménagements. En 1793 elle servit d'écuries pour les chevaux de l'armée républicaine.
La maison de Jean d'Entrechaus, premier consul en 1720, fut habitée deux siècles plus tard par Marius Escartefigue dit "Le Barbu", maire de Toulon. (deux lions de Pierre Puget ornaient l'entrée de cette maison qui fut rasée par les bombardements de 1944).
La halle aux poissons ne résonnera plus des appels colorés des "peissounieros" car elle fut détruite irrémédiablement en 1988. Le peintre Baboulène se souvient d'une de ces
"peissounieros" qui enceinte sans mari mit au monde un enfant noir. Une cliente posa la question fatidique demandant qui était le père et pourquoi il était noir. Sans se démonter la "drôlesse" répondit que cela s'était passé derrière la porte Sainte Anne et qu'il faisait très noir... Adieu le pittoresque, le coloré, la caractéristique de "notre" Provence. Les grandes surfaces se sont emparés du marché du poisson...
Anecdote perso : Nombreuses... Les batailles au lance pierre (plutôt papiers) sur les tables de marbre de la halle, tables de près de trente centimètres d'épaisseur, où les angles vifs auraient pu nous trancher la tête. J'avais d'ailleurs une certaine appréhension à chaque fois. Des batailles entre "railles" rivales, mais toujours dans la bonne humeur !
(retour tableau des rues)



En 2013
Les tables de marbre ont disparu. La halle a disparu. Le oliviers (qui feraient croire à une éternité, n'ont pas plus de 25 ans d'existence). Adieu notre pittoresque Provence...


Paul Cresp auteur de "Toulon, la poissonnerie, son histoire, ses histoires", années 50 (les tables en marbre sont visibles...)
(sommaire, onglet un écrivain nous "parle" de la poissonnerie)

Place Puget
La Porte d'Amont se dressait autrefois en cet endroit et était le point de départ de la route d'Ollioules (fin du XIIème). Démolition de cette porte en 1621. Trois ans plus tard, concession à l'Hôpital du Saint Esprit le droit de mesurage des grains et construction d'une aire pour fouler le blé. Elle s'appella donc la place de l'Aire ou place de la Halle au Blé.
En 1780 on désignait cette place "la place aux voitures" car elle était le point de départ et d'arrivée des diligences. Et tout un environnement "commercial" s'installa. Hôtel du Nord, de la Croix de Malte, des Voyageurs... Restaurants, cafés, auberges de luxe, établissement de bains, loueur de voitures (Messageries Générales des maîtres de poste qui assuraient le service sur Nice en.... quinze heures !). L'entreprise Michel louait des diligences pour Hyères quatre fois par jour et le voyage se faisait en... deux heures !
En 1784 elle prit le nom de la place du marché au foins (droit de peser les bottes concédé à l'Hôpital). Puis de la Révolution à 1861 , place du Peuple, place au Foin, place du Lis, place des Trois Dauphins et le 31 juillet 1869, place du célèbre sculpteur Pierre Puget. C'est en 1623 que la commune de Toulon fit élever cette fontaine monumentale. Vingt six ans plus tard, Pierre Puget l'embellit... En 1780, elle fut remplacée par celle qui orne encore cette palce avec ses trois dauphins aux queues entrelacées, oeuvre de Toscat et Chastel.
Anecdote perso : C'est dans cette fontaine que je faisais naviguer mon bateau en bois construit dans le grenier de mon appartement...
(retour tableau des rues)


Début du 20ème


Début 2016
Exit les platanes ici aussi...


 Il y avait bien des diligences...

Remplacées (début 2016) par celles à moteur !

Rue Saint Andrieu(x) ("Ma rue")
La plaque apposée sur le mur au coin de la rue Brunetière, insère un X, tout comme sur le plan de Toulon ! Danièle Masse l'omet dans son ouvrage. un léger bémol qui n'entame en rien l'historique (notons qu'une rue Richard Andrieu se trouve près de la place Puget...).
D'autres livres, comme celui de Paul Cresp (Toulon, la poissonnerie, son histoire, ses histoires) l'omettent également. Qui a raison ? J'allais écrire aucune importance...
C'est une chapelle érigée à la gloire de Saint André qui donne le nom à la rue. Située à l'angle de la rue et de l'impasse du même nom, elle se prolongeait jusqu'au bout de cette impasse. Le gleyza de Saint Andriou (en Provençal) a une origine très ancienne (figure sur des documents du XIIIème). Surmontée d'une haute tour, d'où l'on découvrait toute la rade et servait de refuge en cas d'invasion.
Au milieu de la rue se trouvait l'hôtel (maison) de l'archidiacre qui communiquait avec celle du capiscol dont l'entré débouchait place de la Cathédrale.
Cette rue, l'une des plus anciennes de Toulon, a toujours été l'une des plus sales et des plus dangereuses. Au XVIIIème, le conseil de ville fit placer une sentinelle pour prévenir les duels entre militaires.
Pendant la révoltuion, la rue s'appela rue Viala puis reprit son nom d'origine.
Anecdote perso : Tout est dit dans l'onglet "quelques écrits sur ma jeunesse"...
(retour tableau des rues)




En 2013
Vue depuis la place des Orfèvres
Au fond, le porche vers le cours Lafayette




 Une (légère) ambiguïté dans le nom de la rue



(Clic sur l'image pour agrandir)


Les amis du Vieux Toulon se sont installés dans "ma rue" (au fond la place des Orfèvres)


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