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Récits
Stalag XII D
Récits de prisonniers
René Noël

René Noël, cheminot, communiste... terroriste... et évadé...

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Non, René n'a pas raconté son histoire. Il est mort "jeune". C'est sa fille Michèle qui m'a fait parvenir quelques anecdotes que je voudrais insérer ici. Michèle m'a également fait parvenir le journal du stalag que vous trouverez dans l'onglet stalag XII D, ("Tenir" le journal du stalag).

René Noël, 2ème Régiment du génie, matricule 24712777, fait prisonnier le 30 juin 1940 à la ligne Maginot à Morhange (Moselle). Évadé le 19 aout 1941 puis passé en zone libre grâce à des collègues SNCF.

Sans doute a t'il côtoyé Jean Paul (Sartre) ? La période semble identique... Michèle me précise que son père n'a jamais mentionné notre philosophe mondialement connu. Connaissait t'il sa présence ? En tant que "camarade de lutte" ? Rien n'est moins sûr. Avec plus d'une quinzaine de milliers de prisonniers, pas facile. Et puis, "traite t'on" un philosophe connu de la terre entière comme "un simple cheminot" ?

Comme beaucoup de prisonniers, lui non plus n'a pas parlé de sa période de captivité.

C'était le "rebouteux" du stalag... Il n'a pas choisi de l'être, il a simplement voulu soulager ses copains. Il s'est découvert ce talent au stalag XII D lorsqu'un de ses camarades souffrant d'une entorse a été soulagé par ses soins. Les Allemands l'ont alors surnommé docteur NOEL.

Ils venaient même le voir... Sauf qu'a ce moment là il en profitait en leur faisant mal comme on peut le deviner... Sa révolte à lui. Et depuis cette période il a poursuivi ce métier...

Marié le 30 mars 1940 à Dieulouard (Meurthe et Moselle). Et comme sa mère tenait un bistrot on l'avait prévenue que cette nuit là, il y aurait des arrestations.

Ni une ni deux, il a sauté par la fenêtre pour leur échapper. Il était communiste, donc par voie de conséquence terroriste...

Son épouse l'a rejoint plus tard à Ambérieu en Bugey (Ain), ils ont eu 4 enfants en 3 ans (dont des jumeaux), la nuit  de noces a été largement rattrapée...

Michèle, quant à elle est la sixième d'une fatrie de neuf enfants... René a bien travailllé.

Auparavant, il est opportun de dire qu'il a oeuvré pour la libération de la France. En zone libre, il participait au sabotage de wagons. La résistance dans toute sa splendeur.

Je voudrais terminer en citant un passage de Michèle :

"Sa maman lui clouait le bec (trop parler nuit), et lorsque nous étions seuls il revivait mal ces moments si bien que je stoppais la conversation. Pendant cette difficile période, seule la solidarité était fidèle".

La guerre terminée, ils sont retournés en Lorraine, leur pays d'origine. Hébergés par leur parents, le temps que la nation les aide à retrouver un toit. Deux ans...