Accueil

Sommaire

Ecrits
Les Rues De Ma Jeunesse
Toulon, mes années cinquante
L'école...

Insouciants, ce qui nous importait, c’était de passer du bon temps entre copains.
Par épisodes, les soucis d’école nous hantaient quelque peu. L’on se demandait parfois comment nous allions procéder pour faire signer notre devoir où la note que nous espérions bonne n’était en fait qu’une mauvaise note. Il m’est arrivé une fois d’imiter la signature de mon père. Je n’y étais pas arrivé du premier coup et il avait fallu que je passe une lame de rasoir pour gratter l’encre. Lorsque j’y repense, je me demande encore comment je ne m’étais pas fait "prendre" par le professeur. A vrai dire, avec le recul, je suis presque certain qu’il s’était aperçu que j’avais triché. Il a certainement préféré me pardonner et faire comme si ne rien n’était.

En d’autres occasions, il n’était pas rare que les punitions "tombaient". Je n’étais pas le dernier à qui les "tu me copieras 100 fois je ne dois pas faire l’imbécile en classe" étaient attribués en cadeau.
Il fallait alors, le soir après le repas, que je prétexte des devoirs en retard pour m’isoler dans ma chambre et copier.

Depuis le primaire (à l’époque cela débutait par la 11ème pour terminer à la 7ème), et ensuite en 6ème, j’ai fait mes classes au lycée Dumont Durville, rebaptisé lycée Peiresc ensuite. Il y avait une entrée "arrière" près du parking actuel du même nom. L’entrée principale étant sur le boulevard de Strasbourg.
Ce n’était pas trop éloigné de la rue Saint Andrieux et je faisais le chemin à pied, souvent en courant. Lorsque nous étions en classe nous avions vue sur les platanes de la cour.

A gauche l'entrée principale sur le boulevard de Strasbourg, à droite la cour d'honneur (les platanes ont drôlement poussé en cinquante années !)

En 1959 il y eut une catastrophe nationale dans le département du Var, près de Fréjus. Le barrage de Malpasset céda. On dénombra des milliers de victimes parmi la population et les soldats basés dans les casernes à l’extérieur de la ville.
Une collecte fut organisée dans le lycée et toutes les classes participèrent.

"Pour le quatre heures", une fois par semaine l’on nous apportait, en classe, du lait Nestlé en boîte. Elles étaient distribuées par le maître et nous avions droit à une paille pour pouvoir absorber le liquide. Une sorte de récréation qui nous enchantait. Ces distributions devaient être planifiées par le service d’aide sociale. N’oublions pas que nous étions dans un quartier quelque peu "défavorisé" sur le plan humain...

La classe 1957 - 1958 du Lycée Dumond D'Urville (ou Peiresc actuellement). A l'époque le CE1 se dénommait 10ème

Tellement défavorisé que nous y trouvions de tout. Et, contrairement à nos jours, ce n’était pas les immigrés qui pratiquaient le racket, mais plutôt le contraire. Des jeunes Français s’y employaient. J’ai été racketté par un dénommé Lavaud. Il était plus "baraqué" que moi, et je devais céder à ses contraintes sous peine de "tabassage". C’était en 1962, en 6ème, la dernière année où je fus Toulonnais. J’essayais bien de résister, prétextant que je n’avais pas d’argent, mais le triste sire revenait à la charge. Vous ne pouvez imaginer le mal au cœur que j’avais lorsque avec la petite clef j’ouvrais la porte de ma tirelire en forme de coffre fort de couleur bronze pour prélever cinq francs et m’acquitter de ma "dette"...

C’était les Tintins qui disparaissaient peu à peu. Ils s’éloignaient de moi et je ne pouvais pratiquement rien faire. Je tiens à dire que je n’ai jamais soustrait de l’argent à mes parents. J’ai toujours payé avec mes économies. J’amadouais le sieur, ses demandes n’ont pas été "si nombreuses". La délivrance est apparue en fin d’année lorsque mes parents ont déménagé pour Bormes... Les Mimosas ne fut rajouté au nom du village qu'en 1965…

Une autre histoire...