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Les Rues De Ma Jeunesse
Toulon, mes années
cinquante
Les copains de mon père... |
Depuis qu’il m’avait fait
cadeau d’un train électrique "
à l’occasion d’un Noël je
voulais être
" chef de gare ". Il fallait donc que
j’étudie le
comportement des trains, leurs passages, leurs manœuvres.
Alors, sans que mon
père me le demandât, nous prenions la direction de
la gare.
Elle a été remodelée depuis.
Le modernisme a fait tomber le "grand toit" de ferraille et de verre
qui protégeait les quais. C'était une toiture un
peu comme celle de la gare de
Milan. Vous devez la connaître, qui n’est pas
passé une fois par Milan dans sa
vie ?
Une grande passerelle
enjambait les voies. Là, je restais le plus de temps
possible, tant que mon
père pouvait supporter. Lorsque sa patience
commençait à s’effriter, nous
revenions sur nos pas et invariablement une halte se produisait chez
Lupi.
"Dis bonjour au
monsieur". C’est la phrase qui sortait de sa bouche quand il
rencontrait
un de ses amis, pour m’apprendre la politesse.
Je dois posséder une photo
avec mon père sur ce pont. Toujours archivée dans
la boîte en carton...
Au
bar de l’Opéra, une
ribambelle de copains de mon père était souvent
assise sur l’esplanade, comme
s’ils nous attendaient.
Encore sirop rouge ou sirop
vert, au choix. Pastis pour les adultes.
"Ballotti",
le patron connaissait bien
mon père. Pour lui, il avait construit une maison du
côté du Mai, près de
Des discussions qui n’en
finissaient plus et qui me faisaient perdre patience
s’engageaient alors. Je me
languissais de partir, retourner chez moi où le repas
dominical nous attendait.
Ma mère était résignée dans
l’attente. Parfois une engueulade nous
accueillait... La patience a ses limites.
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Il habitait un appartement exigu de la rue Augustin Daumas,
près de
la rue d'Alger. Parfois le dimanche ou le soir après le
travail ou l'école,
nous allions le retrouver pour qu'il nous raccommode quelques pantalons
ou
vestes. Se faire confectionner un tailleur sur mesure à
cette époque était un
luxe que nous ne possédions pas.
Tout comme la télévision ! Un
objet que personne de mes connaissances ne détenait.
Pour
nos sorties, nous
allions à l'Opéra trois ou quatre fois
l’an.
Mon père troquait alors son
sempiternel "marcel" estival pour arborer une tenue de circonstance.
Il faisait un effort pour s'habiller un ton au dessus.
Nous allions systématiquement
au "poulailler". D'une part parce que les places étaient
moins
chères, d'autre part car il est de
notoriété publique que les mélomanes
qui
veulent apprécier la musique vont à cet endroit.
L’inconvénient majeur nous y
étions mal installés. Des rangées de
banc étroits, peu larges, faisaient office
de sièges. A la fin de la séance, le
derrière nous cuisait, mais la joie
d’écouter ces chefs d’œuvres
nous faisaient oublier nos souffrances.
J’ai certainement vu pour ne
pas dire entendu tous les plus grands opéras des
compositeurs les plus connus.
Maintenant, quarante ans
après, je reconnais certaines musiques. Je le dois
à mon père, je ne l’oublierai
pas.
Charly.
Vous devriez le connaître maintenant si vous avez surfé
sur le site !
Qu'en pense t'il de l'opéra et du poulailler ?
Cliquez sur les images ci après et vous aurez une "genèse" de ses caricatures et anecdotes...
Charly et l'opéra |
La direction |
Les coulisses |
Le Conservateur |
Les anecdotes 1 |
![]() Les anecdotes 2 |
Les anecdotes 3 |
N'oubliz pas de lire l'encadré ci contre relatif au poulailler! |
Parfois les après midi en
certaines saisons, nous allions aux champignons. Mais la campagne
était loin.
Il fallait que l’on nous y amène mon
père n’a jamais eu le permis de conduire.
C’était "Micheli"
surnommé "Brescia" (il était
originaire de cette
ville d'Italie), qui "officiait" avec sa Dauphine jaune. Il boitait
quelque peu, je n’en ai jamais su la raison.
Avec sa femme,
plutôt
"forte", ils avaient un fils. Plus tard, il travaillera à
l’arsenal.
Je ne les ai plus jamais revus après mon
déménagement...
Il y avait également "Rédento Zanini".
Mon père
l’a connu avant la guerre, c’est dire
qu’ils étaient amis de
longue date ! Lui avait une 203 Peugeot noire. La
particularité de cette
voiture ce sont les clignotants. C’étaient des
flèches en plastique qui
"sortaient" de la carrosserie lorsqu’on les actionnait. Cela
faisait
un bruit et je demandais souvent d’où il
provenait. Invariablement l’on me
répondait : "c’est pour le danger"....
Parfois, le dimanche, nous
allions leur rendre visite. Ils habitaient près du
cimetière central et j'ai
encore devant mes yeux la figure rigolarde de Mme Zanini avec son
sourire et sa
voix franche et grave.
La fameuse 203 Peugeot
Et "Marchesi" ?
Un
Corse sans
doute… à moins qu'il ne fût Italien ?
Etait-ce un concierge ? Exactement, je ne saurais dire. Il
habitait une loge face à "l'ex entrée" du
musée
des "Amis du Vieux Toulon".
J'étais
nettement plus jeune et je n'ai que peu de flashs en
mémoire. Je me rappelle
les quelques marches que nous gravissions pour aller dans sa loge
après avoir
passé une grande porte digne de ce nom qui donnait sur le
Cours Lafayette au 69 exactement (voir
photo icone
Sommaire). Il y avait
aussi, les discussions que ma mère et mon père
avaient à son sujet, discussions
relatant le décès d'une petite fille, dont je
n'ai pas souvenance, et qui
serait morte d'avoir mangé un œuf qui n'aurait pas
été frais…
La porte d'entrée de la loge de Marchesi face à "l'ex" entrée du musée des "Amis du Vieux Toulon".
Notez que le "musée du vieux Toulon" a déménagé sur Saint Andrieu(x) en 2015 (je pense)... "ma rue"...